La chasse aux taches brunes est ouverte !

Prenant place sur le front, les joues, les mains ou encore le décolleté, ces petites traces disgracieuses et hyperpigmentées surviennent après l’exposition au soleil mais pas seulement. Pour tenter de les éradiquer mais aussi pour prévenir leur apparition, on tente d’en savoir un peu plus avec Maria Sadak, dermatologue.

Le soleil, l’ennemi n°1

On ne le répètera jamais assez, sous nos latitudes, mesdames, gare au soleil et pas seulement pendant vos longues heures de farniente à la plage ou au bord de la piscine durant la saison estivale mais bien toute l’année. Intenses, même en automne, les rayons, outre les coups de soleil, peuvent engendrer nombre de désagréments cutanés dont les taches. L’exposition répétée pouvant en effet provoquer à terme une concentration de mélanine dans certaines zones de la peau, entraînant une hyperpigmentation. Afin de contrer ce phénomène, il est impératif, plus encore si on est un sujet sensible, d’opter pour une protection totale toutes les deux heures, tout en évitant une exposition aux heures critiques.

Une constellation de facteurs

Toutefois, l’astre du jour n’est pas le seul à blâmer. De nombreux paramètres peuvent entrer en corrélation et provoquer ce phénomène d’hyperpigmentation. Certaines carnations sont notamment considérées comme à risque (notamment les peaux maghrébines). Fortement impactants, les facteurs hormonaux jouent un rôle considérable quant au développement de l’hyperpigmentation (prise de pilule contraceptive, dysfonctionnement thyroïdien, grossesse, allaitement). Notons en effet qu’au cours de la grossesse, nombreuses sont les femmes à souffrir de l’apparition d’une forme de pigmentation irrégulière nommée mélasma (communément appelée «masque de grossesse»). Citons également les périodes de grands stress ou de malheurs qui peuvent, eux aussi, avoir un impact sur le teint.

Soulignons enfin l’impact de facteurs exogènes comme l’utilisation de cosmétiques de piètre qualité ou encore le résultat de traumatismes liés notamment à l’usage de la cire ou aux frottements excessifs aux bains maures qui peuvent entraîner l’apparition de taches. Plus encore, l’application, sur le visage, d’huiles (argan, coco,…) qu’elles soient de haute qualité ou même biologiques peut malheureusement favoriser ce phénomène. Enfin, rappelons que certains médicaments sont photosensibilisants (les cyclines notamment) et qu’il est dès lors impératif, afin d’éviter l’apparition de taches, de redoubler de prudence quant à l’exposition au soleil au cours du traitement. Quelques maladies tels le lichen ou le lupus peuvent également être pourvoyeuses de taches.

Une saison propice aux traitements

En cas d’apparition de taches, il est important de se rendre chez le dermatologue afin d’établir un diagnostic précis permettant d’entamer le plus rapidement possible un traitement. Notons qu’il existe différents types de taches, l’une brun clair ayant touché l’épiderme et l’autre bleuâtre ayant atteint le derme; leur intensité influençant la difficulté pour y remédier. En outre, une fois les causes de leurs apparitions définies, le praticien aura à cœur de sensibiliser la patiente quant aux actions à entreprendre et au nouveau mode de vie à mettre en place. En effet, un sujet ayant déjà souffert de taches se verra contraint de se protéger davantage et de suivre un traitement d’entretien continu; la récidive étant quasiment inéluctable.

Quant aux traitements curatifs, dès que les rayonnements du soleil deviennent moins intenses, c’est le moment de se prendre en main. Au Maroc, soulignons que cette période est très restreinte et qu’il n’est possible de la débuter qu’à partir du mois de novembre voire de décembre. Toutefois, au cours de l’année, la patiente doit veiller à suivre au maximum les prescriptions de protections élémentaires. S’il est inévitable de voir le phénomène s’accentuer au cours de la période estivale, il est important de ne pas tout laisser tomber d’un seul coup par découragement.

Dans un premier temps, notons l’usage bénéfique, mais demandant de la patience, de crèmes dépigmentantes ou éclaircissantes. Les premières contribuent à diminuer l’intensité et à éliminer très lentement les taches. Quant aux secondes, plus agressives (hydroquinone), elles doivent être impérativement prescrites par un spécialiste, la prudence étant de mise dans leur maniement (dégression, arrêt). A cela peut s’ajouter l’application de masques pelliculables à la maison ou de préparations chez le dermatologue (prévoir 1 à 4 séances).

Pour celles qui souhaiteraient opter pour des traitements visiblement plus efficaces en peu de temps, il existe également différents soins spécifiques réalisés en cabinet. Ainsi, les peelings (superficiel, moyen et profond), permettent un travail en profondeur et une reconstruction de la peau sans tache. Ce traitement consiste à enlever la couche cornée de la peau à l’aide d’une substance chimique (l’acide glycolique par exemple). Et bien qu’un résultat optimal ne soit atteignable qu’après un mois, il permet de gagner du temps, de même qu’il encourage la patiente dans le suivi de son traitement par l’obtention d’une satisfaction globale (estompage des taches, des pores dilatés, des petites ridules éventuelles et affinage du grain de peau). A noter qu’au Maroc, il est conseillé de se contenter du peeling superficiel ou moyen, au vu toujours de l’intensité de l’ensoleillement.

Sont également à mentionner les techniques de microdermabrasion (exfoliation en profondeur), de mésothérapie (microinjections) ou encore de PRP (injections de Plasma Riche en Plaquette) qui peuvent notamment contribuer à l’éclat du teint. Enfin, soulignons que le laser est une technique avec laquelle il est impératif de prendre beaucoup de précautions : réalisation exclusivement en hiver et observance, jusqu’à trois mois après le traitement, d’un minimum d’exposition au soleil.

RAPPEL À LA PRÉVENTION !

  • Evitez les traumatismes, les irritations ( attention à la cire et au bain maure)
  • Protégez-vous du soleil, plus encore si vous êtes un sujet sensible aux taches (facteurs à risques, antécédents…)
  • Arrêtez les cosmétiques peu fiables, liés à des risques d’hétérochromie élevés
  • Mangez beaucoup de fruits et légumes et hydratez-vous pour nourrir et protéger votre peau (ajoutez éventuellement des compléments alimentaires)
  • Soyez attentif aux liens entre votre alimentation et les réactions de votre peau, par exemple une intolérance aux épices peut entraîner une irritation; une alimentation trop grasse, fera survenir des boutons,…
  • Evitez l’usage des huiles sur le visage
  • Dormez en suffisance (un manque de sommeil pouvant aggraver le phénomène)
  • Veillez à ne pas rompre votre traitements d’entretien (risques de récidives)
  • N’hésitez pas à en changer régulièrement afin d’éviter l’accoutumance de la peau

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