L’amour fraternel n’est ni une évidence, ni un long fleuve tranquille. Réflexions de quelques pédopsychiatres à l’appui !
De nombreuses études et sondages ont tenté de faire ressortir des constantes mais aucune n’a véritablement fait ressortir de liens probants entre l’entente des enfants et leur position ou écart d’âge dans la fratrie. Le caractère des enfants et le mode de fonctionnement des parents semblent jouer un rôle essentiel.
Une première rivalité
l’amour fraternel n’est pas une évidence. Objectivement, qui serait heureux de partager l’attention de ses parents avec un petit usurpateur qui ne cesse de hurler! Il ou elle était l’enfant roi et voilà qu’il passe désormais au second plan. Le «nouveau» bébé fait l’objet des compliments de tous les visiteurs et, plus terrible encore, est le seul à avoir droit à la tétée.
Le rôle des parents
Sans s’en rendre compte ou le vouloir, les parents attisent parfois les jalousies et causent la fin de l’amour fraternel. Obliger l’aîné à prêter, peut renforcer la possessivité. Et quand l’un des enfants décide de capter l’attention par de mauvais comportements à répétition, le cercle vicieux de la jalousie et des rancœurs se met vite en place. Des problèmes de santé ou un handicap, nécessitant naturellement plus d’attention de la part des parents, ne sont pas une évidence pour les autres enfants, qui risquent de se sentir mal aimés.
Grandir pour guérir
Les conflits entre frères et sœurs se résolvent généralement à l’adolescence, lorsque chacun grandit. En effet, en développant sa propre personnalité, on trouve sa voie et ses propres désirs. La jalousie que l’on portait à son frère ou à sa sœur s’estompe alors. Mais lorsque les rivalités ont été très profondes, que chacun est resté campé sur son hostilité d’enfant ou que les niveaux de vie sont très disparates, les rancœurs peuvent aisément resurgir lors d’un dîner de famille et compromettre ainsi l’amour fraternel.