Dans un contexte de forte médiatisation, où de plus en plus de personnes s’auto-déclarent « intolérantes au gluten », il nous a semblé plus que temps de faire la part des choses, entre données scientifiques et idées reçues. Et pour cela, on se tourne vers docteur Siham Bennis, médecin nutritionniste.
Le gluten, qui doit l’exclure ?
Un régime sans gluten strict est très contraignant et peut entraîner des risques de déficit nutritionnel, il doit donc être prescrit uniquement aux personnes qui en ont réellement besoin. De plus, à ce jour, en dehors des situations cliniques décrites ci-dessous, aucun bénéfice pour la santé n’a été prouvé avec la pratique de ce régime. Voici les principales pathologies qui requièrent un régime sans gluten :
Maladie cœliaque (concerne 0,5 à 1,5% de la population)
Il s’agit d’une maladie auto-immune rare qui se développe chez des personnes génétiquement prédisposées. Elle se manifeste, notamment, par des douleurs abdominales, diarrhées, constipations mais aussi retard de croissance, maigreur… Régime préconisé : exclusion stricte et à vie du gluten
Allergie au blé (concerne 1 à 9% de la population)
Elle se manifeste par des réactions allergiques type urticaire, eczéma, choc anaphylactique lors de la consommation du blé, surtout chez l’enfant. Régime préconisé : exclusion obligatoire du gluten, guérison possible (avec désensibilisation).
Hypersensibilité au gluten (concerne 13% de la population)
Entraîne des troubles digestifs divers, après consommation de gluten, tels que des douleurs, ballonnements ou encore céphalées. Régime préconisé : pas de gluten durant au moins 6 mois, puis réintroduction progressive.
De plus en plus de personnes semblent sensibles au gluten, pourquoi ?
Issus d’une sélection visant à améliorer les rendements, les blés d’aujourd’hui, plus riches en gluten, sont moins digestes qu’autrefois. L’augmentation du gluten a permis d’optimiser la qualité des farines panifiable et la texture des produits boulangers.
Le gluten, on le trouve où ?
Il se retrouve dans le blé, l’orge et le seigle. Quant à l’avoine, il contient moins de gluten mais demeure interdit en cas de maladie cœliaque. Tous les produits dérivés en sont également pourvus, attention donc aux pains, biscottes, brioches, biscuits, pâtes et semoules.
Des alternatives ?
Riz (vermicelles, nouilles), maïs, sarrasin, quinoa ou légumes secs (lentilles, haricots secs, à faire tremper la veille pour améliorer la digestibilité), en grains, en flocons ou en farine, ils vous permettront de faire de nombreuses recettes gourmandes. Petite astuce pour les couscous addict, vous pouvez remplacer la semoule de blé par le quinoa.
Source : FA