Être «simplement» présent, faire l’exercice avec l’enfant ou encore tout corriger, l’attitude à adopter face aux devoirs n’est pas toujours des plus évidentes. Wafa Abyad, psychopraticienne de l’Institut Marocain de Psychothérapie Relationnelle, tente ici de nous indiquer la marche à suivre.
Une responsabilisation progressive
Si le fait de faire ses devoirs seul peut engager l’enfant sur la voie de l’autonomie, il ne pourra l’atteindre sans le soutien de ses parents. Processus dans lequel le rôle des parents est primordial, l’autonomisation peut se révéler une tâche ardue, le lâcher-prise et le laisser-faire étant de loin plus facile.
Toutefois, afin de lui permettre d’atteindre l’autonomie, il convient d’offrir un cadre et une organisation permettant à l’enfant d’adopter un certain rythme de vie qu’il pourra progressivement suivre seul.
Une tâche bien à lui
Les devoirs peuvent constituer un véritable moyen de responsabiliser l’enfant et même de le conscientiser à sa propre éducation. Pour ce faire, il est essentiel qu’il ait bien à l’esprit que ce sont ses devoirs à lui et non ceux de ses parents. Les parents ne doivent en aucun cas intervenir dans la résolution des devoirs «pour faire vite», leur rôle étant de valoriser, d’encourager et de soutenir l’enfant dans ses efforts d’apprentissage par une présence positive et bienveillante. En plus de l’introduction à divers outils d’apprentissage (relecture, surlignage, plan, schéma), les parents peuvent également encourager l’enfant à se poser des questions comme : De quoi parle l’exercice? Qu’est-ce qui m’a intéressé dans cette leçon? Quel «truc» vais-je trouver pour m’en souvenir? En guidant l’enfant vers la réponse, sans la lui donner, ils mettent en avant ses capacités de compréhension et lui permettent d’acquérir la confiance et l’estime de soi tout en trouvant son propre style de travail.
STEP-BY-STEP!
- Eviter l’autonomisation précoce – chaque enfant évolue à son rythme.
- Répondre positivement à la demande d’autonomie exprimée par son enfant tout en gardant un œil sur lui.
- Bannir l’usage de formulations bloquantes telles que : «Tu as vu, je t’ai dit que tu étais encore petit.» ou «Je vais le faire à ta place… tu as encore besoin de moi».
- À partir de 6 ans, commencer à instaurer une routine quotidienne de travail. En rentrant, après quelques minutes de repos, encourager son enfant à faire ses devoirs ou, s’il n’en a pas, à revoir ses cours. Instaurer une routine permet de rendre le travail à la maison naturel et automatique, en évitant les conflits.
- À l’adolescence, l’une des premières choses que le jeune va tenter de faire est de casser cette routine installée depuis l’enfance. La fermeté est de mise car il serait tenté de briser tous les autres cadres établis. Le mieux est de lui manifester de l’intérêt et d’éviter de lui donner le sentiment d’être opprimé par un contrôle trop fort.
«Les devoirs doivent être suivis tout au long de la scolarisation. C’est la méthode qui va changer selon le niveau. La présence physique va pouvoir se réduire au fur et à mesure que l’enfant acquiert ses propres outils de compréhension et de travail.»
Source: FA