Les soins anti-âge : envie d’un coup de jeune ?

Envie d’un coup de jeune sans passer par la case lifting? Pour redonner de l’éclat au teint ou combattre les premières rides, différentes méthodes ont fait leurs preuves. Crèmes injections de toxine botulique ou d’acide hyaluronique, tous les moyens sont bons pour retrouver un visage et un corps rajeuni. Décryptage.

L’apparence physique impose ses règles et ses diktats. Elle détermine notre rapport à l’autre, son regard sur nous…Il n’était donc point étonnant de voir cette ruée vers toutes ces injections, crèmes et soins qui promettent des merveilles et une jeunesse éternelle. En fait, pour paraître plus jeune, toutes les solutions sont bonnes. Et dans ce cadre, la recherche médicale devance les désirs des femmes, et même des hommes qui ont envie de repousser les signes du temps. Mais attention, prévient Dr El Hassane Tazi, chirurgien plasticien, «c’est au médecin d’éliminer dans les nouveautés ce qui est nocif et de vous proposer un traitement adapté à votre cas».

En fait, dans ce marché en pleine expansion les techniques évoluent et l’offre des produits aussi. Mais, comme le relève Dr Tazi, il est essentiel de choisir un praticien expérimenté et aussi des produits reconnus et testés. A cet égard, il faut savoir qu’il existe plusieurs produits disponibles sur le marché disposant d’un marquage (CE) ou d’une autorisation (AMM) de mise sur le marché délivrés après de nombreux tests.
«Certaines Marocaines qui habitent dans les pays du Moyen Orient se font injecter des produits qui ne sont pas labellisés et font courir d’énormes risques à leur santé. Je dis à ces femmes de faire très attention, de vérifier les produits et d’exiger de voir ce qu’on lui injecte», insiste Dr Tazi.

Des techniques et des attentes

Dans le domaine de la médecine esthétique, l’offre est en perpétuelle évolution. On trouve les produits biodégradables, (Collagène, Acide Huyaluronique) dont la propriété est de se résorber progressivement et complètement et les produits non biodégradables qui persistent pendant plusieurs années, voir indéfiniment. Il y a aussi la mésothérapie antiâge ou encore la radiofréquence. Enfin, et en cas de correction volumétrique importante (pommettes, menton, etc.), le médecin, en accord avec le patient, peut lui réinjecter sa propre graisse, c’est ce qu’on appelle le Lipofilling.

Mais ce qui est évident, c’est qu’il ne faut pas réclamer telle ou telle technique qui a donné des résultats probants pour telle ou telle personne, mais plutôt avoir confiance en son médecin. «La bonne attitude consiste à ne pas demander une technique ou les derniers appareils à la mode mais plutôt demander au médecin une solution à un problème donné. Parce qu’il ne s’agit pas d’une technique ou d’un produit mais d’un programme de traitements qui permet d’atteindre un résultat en fonction d’un certain nombre de facteurs», assure le spécialiste.

Et au rayon de ces soins qui accomplissent des miracles, il y a le mésolift. Ce traitement est indiqué «dans le traitement du relâchement cutané, la diminution des rides superficielles et ridules, la peau terne des fumeurs, la peau sèche et déshydratée, abîmée par le soleil. Le mésolift va permettre une biostimulation globale utilisant des concentrés anti-radicalaires, des minéraux, des acides aminés, des vitamines (A, E, C, K, PP, B6, B2) et de l’acide hyaluronique pour réhydrater et tendre la peau, en déposant directement dans les tissus qui ont perdu leur vitalité pour les restimuler, et les effets seront visibles dès la deuxième séance», dit le médecin.L’acide Hyaluronique participe, ainsi, au maintien de l’hydratation de la peau en captant l’eau et en la maintenant dans les couches profondes. Ce procédé est présenté dans des seringues stériles remplies d’un gel transparent, prêtes à l’emploi. L’injection se fait directement dans la ride. Celle-ci s’estompe immédiatement et le résultat est durable 6 à 8 mois. Il a également un effet voluminateur au niveau des pommettes et des joues et il sert aussi à ré-ourler les lèvres… Le Lipofilling, pour sa part, est un procédé qui vise à restructurer le visage par injection de graisse prélevée sur une autre zone du corps. C’est le produit de comblement et de restauration des creux du visage idéal puisqu’on remplit le vide par des cellules graisseuses vivantes. Cette méthode concerne les pommettes, la vallée des larmes, les cernes, les sillons naso-géniens et redessine l’ovale du visage. L’effet est immédiat et très durable dans le temps, voire permanent. La toxine botulique, particulièrement indiquée dans le traitement du relâchement cutané, la diminution des rides superficielles et ridules permet, grâce aux injections dans les muscles du visage, d’effacer les rides (front, entre les sourcils, patte d’oie… ), assurant à la personne un excellent effet lissant. Mais, attention, tous ces produits nécessitent des mains expertes, et surtout les bons produits. Et parfois, quand les dégâts sont trop importants, que le visage est trop abîmé, et qu’il faut au moins une trentaine d’injections pour obtenir un résultat, rappelle Dr Tazi, l’option du bistouri demeure la seule alternative.

Vous avez dit vieillissement ?

Le processus du vieillissement de la peau démarre dès 30 ans. Le derme commence à perdre son collagène et son élasticité et la ride qui va du nez au coin de la bouche commence à s’approfondir et la peau devient légèrement plus flasque. Vers 40 ans, les rides d’expression commencent à s’observer à partir de la quarantaine en raison d’un renouvellement des cellules plus lent provoquant un relâchement de l’épiderme. Les plis apparaissent sur le front et les pattes d’oie sont visibles à l’extrémité des yeux. A 50 ans, on constate une augmentation du nombre de taches, des plis de la bouche, du double menton, de l’affaissement du coin de la bouche et de la pointe du nez, du double menton et le creusement des plis naso-géniens. Vers 60 ans, la peau devient de plus en plus fine et flasque, les paupières, de plus en plus flasques, s’affaissent et les taches de vieillesse sont de plus en plus nombreuses.

 

«Il y a une grande avancée dans le domaine»

Entretien avec Docteur El Hassan Tazi, chirurgien plasticien

Vous venez de participer au congrès Face to Face tenu à Cannes en septembre. Quelles ont été les dernières nouveautés présentées à cette rencontre ?

Ce congrès a connu la participation de 16 pays, avec une absence remarquée des pays africains et arabes. Les interventions étaient d’un haut niveau
et ont focalisé sur les dernières nouveautés en médecine esthétique, sur les techniques injectables et les approches préconisées. Ce dernier point concerne les produits à injecter, les zones d’injection et celles d’évitement. Le congrès a également permis aux chercheurs de s’exprimer sur leurs expériences par rapport aux techniques mises en place, des produits qui peuvent provoquer certaines réactions… J’ai attiré, quant à moi, l’attention des congressistes sur les produits illicites qui sont mis en circulation dans certains pays arabes et qui peuvent provoquer de graves dégâts et des complications, parfois difficilement rattrapables.

J’ai également présenté un condensé de mon travail sur la cellulite de ces trente dernières années. Il y avait également des travaux et des expériences de plusieurs pays pour réduire la graisse sans chirurgie, notamment au niveau du double menton pour réduire la graisse sans chirurgie. Il y a eu aussi une présentation d’un traitement à base de cryothérapie….

Existe-t-il, actuellement, des produits révolutionnaires qui peuvent rajeunir ?

Il faut faire attention à ces produits dits révolutionnaires et qui n’ont pas obtenu d’autorisation. Dans ce marché de cosmétiques, il y a une très grande évolution dans l’appareillage utilisé, dans les produits cosmétiques, dans le laser facial, le LED, etc. On peut dire qu’il y a une évolution et non pas une révolution…

A qui faut-il avoir recours si on veut rajeunir?

Il est essentiel de faire appel à un praticien expérimenté, car le visage ou le corps n’est pas un champ pour apprendre, et si on n’a pas la main, on peut provoquer plus de dégâts qu’on n’en répare. Il faudrait aussi qu’il y ait une collaboration honnête entre les différentes disciplines, car on se doit de protéger notre profession et ne pas laisser place aux abus.

J’attire aussi l’attention contre les demandes abusives de certaines patientes qui veulent faire comme leur copine ou voisine, et qui acceptent, à la limite, d’être un champ d’expérimentation.
Dans ce domaine, la prudence est de rigueur.

 

Source: FA

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