Les troubles dys : mieux comprendre pour mieux soigner

Ils ont du mal à lire, à écrire, à compter, à coordonner leurs gestes ou encore à s’exprimer de manière cohérente. Ce sont les enfants atteints de ce que l’on appelle les «troubles dys». Pour donner toute la lumière sur ces troubles, l’Université Internationale de Casablanca y a consacré une table ronde.

Les troubles « dys » (dyslexie, dyspraxie, dysphasie, dyscalculie, dysorthographie), sont encore mal connus dans notre pays. Les enfants qui en sont atteints sont souvent considérés en milieu scolaire comme des bons à rien ou des fainéants, car ce sont des handicaps invisibles, qui peuvent aboutir à un échec scolaire massif et à une grande souffrance morale s’ils ne sont pas bien pris en charge.

«L’objectif de la prise en charge d’un enfant DYS est de l’accompagner dans son développement psychomoteur, dans ses apprentissages de la lecture et de l’écriture et dans son évolution de manière générale», explique Sanaa Fassi-Fihri, orthophoniste enseignante, et Responsable de la Filière Orthophonie au sein de la Faculté des Sciences de la Santé de l’Université Internationale de Casablanca. Établir un diagnostic précis s’avère, dès lors, l’étape essentielle pour accompagner au mieux les jeunes patients.

Le manque de spécialistes rend, en effet, difficile la prise en charge des enfants présentant des troubles DYS. Ce déficit en orthophoniste pourra être comblé en partie grâce à la formation de spécialistes à l’UIC. Ceux-ci, souligne Mme Fassi Fihri, «pratiquent la formation dans les hôpitaux publics, les cabinets privés d’orthophonie, et les centres et associations spécialisées pour enfants à besoins spécifiques. Notre première promotion sera en exercice du métier d’orthophonie à partir de l’été 2014».

«La prise en charge d’un enfant DYS doit être pluridisciplinaire»

Entretien avec Sanaa Fassi-Fihri, orthophoniste enseignante, et Responsable de la Filière Orthophonie au sein de la Faculté des Sciences de la Santé de l’Université Internationale de Casablanca.

A quel moment peut-on parler des DYS ?

Le dépistage de troubles spécifiques et durables des apprentissages de la lecture (dyslexie), de l’orthographe (dysorthographie), du calcul (dyscalculie), du trouble de la coordination des mouvements (dyspraxie) peut être fait face à des signes tels que : Inattention, Impulsivité, maladresse, trouble de la mémorisation, décalage entre l’expression orale et écrite, confusion de lettres visuellement proches ou de sons proches, difficultés à coordonner les mouvements des yeux au geste graphique et aux nécessités du sens conventionnel de la lecture et de l’écriture.

A quel âge préconisez-vous un accompagnement par un spécialiste ?

L’enfant DYS bénéficie d’une prise en charge pluridisciplinaire avec l’orthophoniste, le psychomotricien, le pédopsychiatre, le psychologue, les enseignants et les parents.

Le diagnostic de la dyslexie et de la dysorthographie n’est possible qu’après 18 mois d’apprentissage scolaire (vers 7 ans), la dyscalculie peux être confirmée à l’âge de 8 ans. La dyspraxie est repérable à partir de 4 ans.

Faut-il que les parents soient aussi formés pour aider leur enfant ?

Les parents sont partie prenante de la prise en charge d’un enfant DYS. Il est primordial de souligner l’importance de la compréhension du trouble, aussi bien par l’enfant, que par ses parents et ses enseignants.

Il faut surtout veiller à déculpabiliser l’enfant, à le valoriser et à respecter son rythme !

 

Source: FA

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