Ils ont 10 ans et demi, 11 ans ou 13 ans et ils vont devoir faire leur premier Ramadan cette année. Les parents s’inquiètent de l’effet que peut avoir le jeûne sur leurs enfants, en particulier pendant le mois d’août, un mois chaud aux journées longues. Rien à craindre, affirment les spécialistes ; il faut juste respecter quelques règles d’hygiène de vie.

Retenez bien ceci : Pour passer une bonne journée de jeûne, le s’hour est un repas indispensable qu’il faut programmer, recommandent les nutritionnistes. Ça tombe bien, puisque cette année, les enfants seront en vacances, donc il n’y a pas lieu de s’inquiéter du rythme du sommeil. Les enfants peuvent dormir tard et se réveiller à leur convenance. Un enfant peut ne pas marquer le dîner s’il a bien mangé pendant le f ’tour, mais il doit absolument se lever pour le s’hour. De quoi se compose ce repas principal ? De sucres lents, d’un laitage, d’un jus de fruits ou de fruits frais. C’est un repas qui doit ressembler à un bon petit déjeuner équilibré. L’enfant peut se permettre des céréales ou des «mlaouis», «betbouts», si c’est de rigueur à la maison. L’essentiel est d’éviter les excès et de faire attention à ce qu’on mange et à ce qu’on propose à ses enfants: plus c’est salé, gras et sucré, plus on a soif le lendemain, et plus on risque d’être déshydraté et donc fatigué.

Les parents doivent également se débarrasser de l’un des préjugés qui a la vie dure et qui consiste à croire que si l’enfant mange beaucoup la veille, il va pouvoir tenir le coup, il n’aura pas très faim pendant la journée de jeûne. Faux, avertit Khadija Bouasria, nutritionniste à Casablanca. «L’estomac est un organe qui se dilate, plus on lui donne et plus il en redemande», explique-t-elle. Elle recommande d’équilibrer les repas et d’apporter à l’organisme ce dont il a besoin. Pas besoin de gaver ses enfants en pensant qu’ils vont faire ainsi une réserve pour la journée.

Un régime alimentaire adapté

Ce qui arrive souvent, c’est que les enfants sont tentés par les bonnes choses qu’on leur sert à la table du f’tour. Alors ils se mettent à goûter à tout : pizzas en toutes sortes, crêpes farcies et gratinées avec béchamel et beaucoup de fromage, charcuterie, «briouates» farcies salées ou sucrées. Tous ces aliments sont appétissants et donnent envie ; et un enfant, qui de surcroît a jeûné toute la journée, ne va pas s’en priver. Résultat : les enfants se gavent d’aliments indigestes, ce qui n’est pas bon pour leur santé et leur bien-être.

Donc pour résumer, le régime alimentaire adopté pendant le ramadan (et pendant le reste de l’année aussi) a des conséquences importantes sur le jeûneur, surtout parmi les enfants. «Si les repas sont équilibrés, si on s’hydrate correctement, tout se passe bien chez les sujets sains et en bonne santé», affirme Khadija Bouasria.

Par contre, les enfants qui présentent des petits soucis de santé ou sont faibles de nature doivent être suivis. Grosse fatigue, chute de tension, vertiges… doivent être pris au sérieux. Il faut consulter le médecin qui décidera si oui ou non l’enfant est en mesure de supporter les journées de jeûne.

Comment éviter de se focaliser sur la nourriture ? Quel que soit le cas, un enfant doit être préparé psychologiquement au mois de ramadan et à ses pratiques. Il est important qu’il sache que ce n’est pas uniquement le fait de se priver de manger et de boire toute la journée. En sachant que c’est acte de dévotion, une occasion spirituelle, il vivra beaucoup mieux ses journées, affirment les spécialistes. Ces derniers recommandent aux parents d’emmener leurs enfants à la prière du soir (Ichaa et tarawih). C’est une ambiance spirituelle qui va motiver encore plus l’enfant et qui va lui éviter aussi bien à lui qu’à son entourage de se focaliser sur la nourriture.

Car le plus dur pour un enfant, c’est compter les heures en attendant le moment de manger. Donc il est indiqué qu’il s’occupe et occupe son esprit. Participer à la confection du repas du f’tour par exemple est vivement conseillé. Cela permet de passer le temps et de se réconcilier avec les aliments et de mieux les connaître. A l’heure du repas, un enfant va goûter plus facilement les choses qu’il aura préparées lui-même. L’occasion de favoriser les fruits et les légumes. Sans oublier les protéines, bien sûr. En respectant quelques règles tant au niveau de l’alimentation qu’au niveau de l’ambiance quotidienne et en évitant de mettre la pression sur les enfants, Ramadan se passe généralement dans de bonnes conditions et il n’y a aucun souci à se faire.

Source: FA