Vivre harmonieusement en famille recomposée : un défi de taille à relever

Réalité sociale de plus en plus fréquente et qui, pourtant, suscite encore de nombreuses interrogations, voire quelques incompréhensions, on tente d’en savoir un peu plus sur cette structure familiale complexe avec Imane Kendili, psychiatre addictologue et sexologue.

Une composition évolutive

Définissant une structure familiale dont les membres viennent de deux référentiels différents, et engendrant un nouveau référentiel élargi, la famille recomposée soulève d’autres types de rapports à appréhender, notamment ceux avec le beau-parent. Plus encore que penser en terme de structure nouvelle, il est primordial de garder à l’esprit qu’une famille recomposée est le fruit d’une ou de deux familles décomposées. Chacun ayant vécu un bouleversement dû à la séparation du couple parental, il arrive avec des blessures mais aussi avec des espoirs qu’il est essentiel de prendre en considération. En outre, suivant un processus vivant, la composition d’une nouvelle famille et l’établissement de ses relations doivent être immanquablement progressives et non intrusives. Toutefois, comme dans toute famille unifamiliale, des règles communes de fonctionnement doivent être mises en place afin qu’un cadre sécuritaire, indispensable au développement de l’enfant soit maintenu. A noter que le beau-père ou la belle-mère ne doit pas s’instaurer en parent de substitution, les parents légitimes devant s’assurer de leur position de piliers et de décideurs dans l’éducation de leurs enfants.

Une organisation à instaurer

Au sein du foyer recomposé, les règles de la maison doivent, quant à elles, être édictées par les deux adultes formant le nouveau couple. Véritable binôme, les partenaires doivent immanquablement se soutenir mutuellement afin que les enfants respectent les règles établies, de même que le beau-parent. Les décisions contradictoires entraînant encore davantage de conflits, l’établissement d’une communication claire et cohérente à propos de la vie commune et de ses règles est primordiale. S’éloigner des contours flous et incertains soulagera à moyen et long terme des négociations infinies. Plus encore, au sein de ce cadre normé dont les règles sont respectées par tous (les parents en exemple), l’enfant doit avoir une fonction affirmée et participative et ce, même dans les tâches du quotidien. Du bambin de 3 ans à l’adulte, le partage de celles-ci est essentiel car il permet la suppléance dans le système familial tout comme il intervient dans la responsabilisation progressive et l’autonomisation des enfants.

La communication comme vecteur d’apaisement

Afin de conserver un lien privilégié et de qualité avec son enfant après l’éclatement de la structure familiale, la communication est à privilégier. Face aux nombreux bouleversements que peut engendrer la recomposition d’une famille, il est conseillé de ménager à l’enfant un espace de parole avec accueil des émotions liées à l’adaptation de cette nouvelle vie. La règle d’or de la recomposition étant de laisser du temps au temps, la patience et l’écoute peuvent permettre à chacun de prendre le temps de se découvrir, le temps de trouver sa place, le temps d’être accepté et aussi le temps de s’aimer.

 

Source: FA

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