Dis-moi ce que tu manges, je te dirais si tu as froid !

Le mot d’ordre en hiver est hy-dra-ta-tion, vous l’aurez compris ! On n’a de cesse de vous rappeler qu’il faut s’hydrater les mains, les pieds, le visage et l’ensemble du corps pour protéger votre peau du froid. Mais ce qu’on a sûrement oublié de vous dire, c’est qu’en cette période où le mercure est en chute libre, il est également important de faire attention à ce qui passe par votre estomac !

Pensez à boire

D’abord, qui dit hydratation, dit eau. Seulement, on constate qu’en hiver, on boit beaucoup moins, ce qui n’aide pas vraiment l’hydratation de sa peau. Il ne suffit pas de s’enduire le corps d’huiles et de crèmes. En période de froid, il est nécessaire de boire beaucoup. De l’eau certes, mais pas seulement. Le matin, buvez du thé (vert surtout, du fait de ses vertus antioxydantes). Vous contribuerez ainsi à l’hydratation de votre corps. Son apport en théine et en caféine vous donnera aussi plus d’énergie, ce à quoi on ne dit jamais non et surtout pas en hiver ! Le soir ou en fin d’après-midi, pensez aux tisanes. Camomille ou bergamote (ou autre !), à vous de choisir la meilleure voie pour vous relaxer. Et surtout, pensez à avoir toute la journée une petite bouteille d’eau sur vous, c’est indispensable.

Faites le plein de vitamines

Pour lutter contre les infections, privilégiez la vitamine C. Un bon verre de jus d’orange ou de pamplemousse chaque matin armera votre immunité contre les virus qui traînent. Les agrumes ne sont pas les seuls porteurs de ce remède miracle. Si vous êtes adeptes du persil, ça tombe bien, c’est un aliment riche en vitamine C. Alors parsemez-en vos plats une fois la cuisson terminée.

En hiver, les rayons du soleil diminuent en intensité, la vitamine D fait alors cruellement défaut. Un conseil : mangez des poissons gras comme le saumon, le thon ou la sardine qui sont nos meilleurs alliés pour pallier à ce manque. Sans oublier qu’ils sont riches en Omega 3 !

Exit la fatigue !

La nature est bien faite. Quand il fait froid, notre organisme développe tout un tas de mécanismes pour augmenter la température de notre corps. Il s’agit de ce qu’on appelle la thermogénèse, un ensemble d’actions qui produisent de l’énergie. C’est pourquoi l’alimentation est essentielle pour accompagner ce processus. Pour éviter l’anémie et la fatigue saisonnière, rien de mieux que des sucres lents qui apportent de l’énergie. Riz, pâtes, lentilles, pois chiches… Pensez à en garnir vos plats de la saison.

La viande de bœuf est également essentielle pour qui veut faire le plein de fer et de protéines.

Pimentez vos plats

La température monte quand vous mangez un plat bien épicé… Rien de tel alors pour se maintenir au chaud en hiver.

Le piment active la thermogenèse grâce à son ingrédient actif : la capsaïcine. Il sera donc votre allié en cette saison !

Le poivre noir et le gingembre dont les ingrédients actifs sont moins puissants que la capsaïcine, seront néanmoins efficaces pour aider à la montée de température de notre corps.

«Une alimentation est d’abord un geste responsable en plus d’un geste d’amour»

Entretien avec Bouchra Benchekroun, médecin nutritionniste spécialisée en anti-âge.

Que conseillez-vous à vos patients pour booster leur immunité en cette saison ?

A l’approche de l’hiver, comme il n’y a plus de soleil et qu’il fait froid, le corps a besoin de plus d’énergie et de moyens de défense. Il a donc besoin de calories énergétiques qu’on puise dans une alimentation composée principalement de fruits riches en vitamine C et de légumes verts, riches en antioxydants et qui sont importants pour une bonne immunité.

Quand on dit vitamine C, on pense d’abord aux agrumes mais on la retrouve beaucoup plus dans le kiwi ainsi que dans des légumes et des herbes comme le persil. D’où la recommandation médicale d’une diversité alimentaire et d’une consommation d’aliments crus.

Ce qui arrive le plus souvent en hiver, c’est que le corps, ayant besoin d’augmenter sa chaleur corporelle, réclame plus de calories et on a tendance à lui en fournir dans l’artificiel et notamment dans du sucre et du gras. Si on a une alimentation suffisamment riche avec des produits bien traités à toutes les étapes (agriculture, achat, conservation et cuisson correctes), notre alimentation sera en densité calorique suffisante. Une alimentation est d’abord un geste responsable, en plus d’un geste d’amour qui doit subvenir à nos besoins à 80%, en nous laissant un taux de 20% pour le plaisir. Et non le contraire, ce qu’on retrouve souvent dans nos habitudes alimentaires. On a tendance à manger que ce qui nous fait envie.

On doit donc changer nos habitudes alimentaires en hiver ?

Il faut d’abord faire la différence entre avoir faim et avoir envie de manger. Mais si on n’a pas exactement les mêmes besoins en hiver où la température chute, le régime alimentaire doit rester le même à quelques différences près. On a tendance à vouloir consommer des choses plus chaudes en hiver. Mais il faut continuer à avoir trois repas par jour, manger des fruits et légumes de saison car d’une manière naturelle, ils nous apportent ce dont on a besoin en cette saison. Il faut commencer la journée avec un bon petit déjeuner (céréales, une protéine, un fruit). Le même petit déjeuner qu’en été sauf qu’en hiver, on aura tendance à privilégier une boisson chaude plutôt qu’un jus de fruits. A midi, il faut manger des féculents et avoir toujours une protéine et des légumes. Le soir, à la place repas frais des saisons chaudes, une bonne soupe est la bienvenue.

On entend souvent dire qu’une bonne immunité ne dépend pas seulement de l’alimentation. Quels autres facteurs entrent en jeu ?

L’immunité du corps est très liée à celle de l’esprit. Quand la sérénité est là, notre besoin en alimentation est amoindri car nous ne compensons pas un manque, auquel cas nous pallions en mangeant avec avidité de la nourriture sucrée, acide et salée. Il faut amener cette réflexion : nous ne sommes pas que des êtres en proie à l’extérieur. Il est temps de mettre notre intérieur en avant et savoir mieux se préserver. Ce n’est pas parce-qu’on est vacciné contre la grippe, qu’on ne l’aura pas. Le patient a une part de responsabilité (à plus de 50%) à travers ce qu’il mange, ce qu’il pense et comment il se protège.

Il est vrai qu’il est plus aisé d’être zen en été, saison synonyme de légèreté, de beau temps, et de l’approche des vacances. En hiver, on a moins de soleil, la journée est courte, il fait froid… tout cela donne une certaine morosité. On a donc besoin de nous écouter. L’être-humain est conçu de façon telle qu’il sait très exactement ce dont il a besoin. Et même au niveau des aliments qu’il doit consommer. Si on s’écoute bien, on peut ressentir le besoin à un instant t de manger des lentilles par exemple. Souvent on mange ce qu’il y a ou ce qu’on nous présente et non ce dont notre corps a besoin. Ce manque d’écoute de soi a pour conséquences plusieurs maladies.

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